Eglise Protestante

Le village est dominé par son église protestante au clocher roman. Modifié au XVIIIe siècle dans ses parties hautes, il remonte à la deuxième moitié du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle.

Cette tour-choeur est un élément de l'ancienne église, autrefois catholique, dédiée à saint Jean-Baptiste. Le clocher a été rehaussé à l'époque de l'agrandissement de la nef, mais en réutilisant les éléments anciens du XIIe siècle (les quatre baies géminées romanes de l'étage des cloches), et en adoptant la toiture en bâtière typique des silhouettes de nombreuses églises médiévales rurales en Alsace. Le clocher abrite encore une cloche datée de 1511 (une des plus anciennes cloches de la vallée de la Bruche).

La nef de l'édifice remonte au XVIIIe siècle (on lit la date de 1776 sur le portail ouest). Cet édifice est l'aboutissement du modèle architectural des églises du Ban de la Roche, introduit par le prédécesseur du pasteur Oberlin à Waldersbach, Jean Georges Stuber. La construction de la nouvelle nef de l'église a été impulsée par le pasteur Oberlin, du fait de l’exigüité de la nef médiévale d'alors. Le chantier a été essentiellement financé par le baron de Dietrich, qui était alors comte du Ban de la Roche.

A Fouday, l'ancien choeur est tout simplement laissé de côté, et c'est la nef elle-même qui devient tout entière lieu de célébration. La porte latérale constitue l'axe de symétrie de l'édifice : elle s'ouvre directement dans l'alignement de l'autel et la chaire. Ces deux éléments liturgiques sont le point central autour duquel est organisé l'espace : les bancs du parterre sont disposés autour de l'autel (en face, de part et d'autre d'une allée centrale, mais aussi de chaque côté), et on remarque la même organisation sur la tribune occupant trois côtés de l'édifice autour de la chaire.

L'autel est une simple table de célébration en grès, soutenue par un pied central en grès mouluré

La chaire, depuis laquelle prêchait Oberlin, est le lieu central de la liturgie. C'est aussi l'élément le plus richement traité du mobilier : elle est en chêne et présente un panneautage de style Louis XV. Elle est surmontée d'un élégant abat-voix baroque à volutes. L'ensemble tranche fortement avec l'aspect des bancs et de la tribune, d'une sobriété absolue.

L'imposant tableau à droite de la chaire, représentant le Portement de croix, date sans doute de la seconde moitié du XIXe siècle et aurait été offert par les industriels rubaniers Fallot.

Le poêle à bois De Dietrich, de conception surprenante, a été installé au milieu du XXe siècle, et remplace deux poêles cylindriques du XVIIIe malheureusement disparus.

L'ANCIEN CHOEUR de l'église, voûté d'ogives, présente un ensemble de peintures murales des XIVe, XVe et XVIe siècles, représentant les quatre évangélistes. Ces peintures ont malheureusement été irréversiblement altérées au début du XXe siècle. À cette époque, le pasteur Freund de Fouday et le curé Rabavoie de Blancherupt se sont improvisés restaurateurs et ont remis à jour les peintures, jusque-là recouvertes d'un badigeon blanc parsemé d'étoiles. Leurs intentions étaient louables mais, par méconnaissance, ils ont éliminé en partie les couches picturales du XVe siècle, du plus grand intérêt car représentatives des modèles de la peinture rhénane, pour faire apparaître des peintures antérieures du XIVe siècle, de facture nettement moins soignée. L’ensemble a été rénové dans les années 1980 sous le contrôle de l'architecte des Monuments Historiques.